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Intégration des professionnels immigrants : une question d’équité et de protection du public

Cette lettre ouverte est une réponse à certains propos tenus dans l’article Les immigrants sont surqualifiés paru le 27 juin dernier. On pouvait y lire des critiques surprenantes émises par M. Claude Montmarquette à l’effet que «les ordres professionnels font tout pour protéger leur marché et créent des obstacles à la reconnaissance des diplômes des travailleurs étrangers.»

Comme présidente du Conseil interprofessionnel du Québec, organisation regroupant les 46 ordres professionnels québécois et représentant plus de 390 000 membres, je me dois de remettre les pendules à l’heure.

Tout d’abord, les ordres professionnels n’ont pas de «marché» à protéger. La seule chose qu’ils protègent est la population du Québec en garantissant la compétence des professionnels qui exercent l’une des 54 professions réglementées. Cette assurance, elle est valable pour toutes les personnes admises par un ordre, qu’elles aient été formées ici ou ailleurs.

Les ordres professionnels ont reçu le mandat du législateur de s’assurer que les candidats provenant de l’immigration aient une formation et des compétences équivalentes à celle des personnes formées au Québec. Ce que vous appelez des obstacles, nous considérons plutôt qu’il s’agit de questions fondamentales d’équité et de protection du public. Les ordres doivent appliquer avec diligence les règlements en vigueur autorisés par le gouvernement. C’est dans cette optique qu’est exigée la réalisation d’un stage ou d’une formation d’appoint aux candidats qui ne remplissent pas les critères de pratique d’une profession au Québec.

Je concède toutefois qu’un certain nombre de ces candidats peuvent avoir de la difficulté à trouver une place de stage, autant dans le réseau public qu’en entreprise privée, et se heurtent aux cohortes limitées ou inexistantes lorsque vient le temps d’entreprendre une formation d’appoint prescrite par un ordre, mais dispensée par une université ou un cégep.

Les vrais obstacles, ils sont là. Et, bien qu’ils soient responsables d’une portion de la trajectoire d’intégration d’un candidat provenant de l’étranger, les ordres ont bien peu de pouvoir sur ces enjeux. Tous les acteurs du processus d’intégration des professionnels formés à l’étranger doivent travailler ensemble afin de trouver des solutions durables pour que ceux-ci puissent atteindre rapidement les exigences requises pour pratiquer leur métier au Québec.

En action constante sur cette question, les 46 ordres ont délivré plus de 14 500 permis de pratique à des professionnels formés à l’étranger depuis 5 ans. Arrêtons de chercher la critique sensationnaliste et travaillons ensemble sur des solutions concrètes permettant à chaque candidat, qu’il provienne de Gaspé ou de Marrakech, d’atteindre un emploi de plein potentiel et de réaliser ses rêves.

 

Ce texte a également été diffusé dans la section Opinions du site Internet du Journal de Montréal.

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